IJsseloog est un fascinant exemple d’ingénierie néerlandaise : une île artificielle parfaitement circulaire au cœur du Ketelmeer, créée pour stocker les sédiments pollués de la rivière IJssel. Aujourd’hui, ce site mêle prouesse technique, écologie et beauté géométrique, tout en demeurant inaccessible au public.
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Albert kok, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons
Description
Au milieu du Ketelmeer, un cercle parfait flotte sur l’eau : IJsseloog. Cette île artificielle en forme d’anneau a été créée pour accueillir les sédiments pollués de la rivière IJssel. Alliant ingénierie hydraulique et renouveau écologique, elle est aujourd’hui un site fascinant par sa forme et sa symbolique.
Un projet d’ingénierie sans équivalent
Construit entre 1996 et 1999, IJsseloog (littéralement « l’œil de l’IJssel ») est une prouesse de génie civil. L’île forme un anneau circulaire d’un kilomètre de diamètre et abrite en son centre une cuve de stockage profonde de 45 mètres. Ce bassin retient les boues contaminées tout en empêchant leur contact avec les eaux du Ketelmeer, grâce à une différence de niveau de plus de quatre mètres sous le NAP.
Origine et raison d’être
Pendant des décennies, les industries des Pays-Bas et d’Allemagne ont rejeté dans l’IJssel des métaux lourds comme le mercure et le zinc. Ces résidus se sont accumulés dans le fond du Ketelmeer, menaçant la faune et la qualité de l’eau. Pour éviter leur dispersion vers l’IJsselmeer, Rijkswaterstaat a imaginé cette solution innovante : un dépôt isolé au cœur du lac, éloigné des zones habitées.
Construction et caractéristiques
L’île a été creusée directement dans le lit du Ketelmeer, entourée d’une digue de dix mètres de haut. Sa capacité totale atteint environ 20 millions de m³ de sédiments. Lors des travaux, les équipes ont découvert d’anciens blocs glaciaires et des ossements de mammouths vieux de 25 000 ans, témoins de la préhistoire du polder.
Un nouvel écosystème
Pour compenser l’impact du chantier, deux îles naturelles ont été créées : Schokkerbank et Hanzeplaat. Devenues refuges pour les oiseaux d’eau, elles accueillent aujourd’hui cygnes, bernaches, spatules et fuligules. D’autres îlots, comme Ramspolplaat et Kampenplaat, ont ensuite renforcé la biodiversité dans la zone de l’embouchure de l’IJssel.
Un œil sur la nature
Vu du ciel, IJsseloog ressemble à un gigantesque œil posé sur le lac — une image forte pour un projet né de la volonté de surveiller et protéger l’environnement. L’île reste inhabitée et fermée au public, mais sa forme parfaite intrigue les photographes, les cartographes et les curieux du monde entier.
